Vivre sans gluten - partager sa cuisine avec un intolérant au gluten

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Vivre sans gluten : partager la cuisine avec un intolérant au gluten

 

 

Crédit photo : Sidekix Media
 

 

Pour beaucoup d’entre nous, la cuisine est le cœur du foyer. C’est un lieu de partage où repas conviviaux, moments complices autour d’un thé ou préparations de repas de fêtes prennent place. Que l’on soit grand(e) cuisinier(e) ou pas, que le repas soit à la bonne franquette ou plutôt gourmet, seul ou en famille, nous passons tous beaucoup de temps dans la cuisine.

Mais lorsque l’on est intolérant au gluten, surtout cœliaque, l’importance de la cuisine prend une toute autre dimension, surtout si elle est partagée avec des membres de votre famille. Car la grande question de pose : comment partager sa cuisine avec des personnes consommant du gluten ?

    

Cuisine 100% sans gluten ou partage de l’espace ?

Quand arrive le sujet de la cuisine dans les discussions entre personnes suivant un régime sans gluten pour des raisons de santé, il semble que deux écoles se profilent : il y a ceux chez qui toute la famille est passée au sans gluten, et ceux qui partagent cet espace en suivant des règles très strictes.

Lequel est le mieux ? Difficile de trancher car, comme souvent lorsque l’on parle d’intolérance au gluten, chaque situation est particulière et chacun devrait faire les choix adaptés à son mode de vie, sa situation familiale, son espace etc. Cependant, sans que cela soit une règle de vie absolue, pourrait être avancée l’hypothèse que lorsque l’intolérance est due à une maladie de cœliaque, maladie auto-immune aux conséquences sérieuses, bannir complètement le gluten de la cuisine de la personne atteinte pourrait être la solution la plus adaptée car la plus sûre.

Mais voyons un petit peu plus en détails ces deux façons de vivre sans gluten au quotidien.

  

Une cuisine 100% sans gluten

Cette option, la plus « radicale » des deux, consiste à proscrire complètement le gluten de votre cuisine, c’est-à-dire de ne pas acheter et conserver dans vos placards des aliments contenant du gluten ou des traces de gluten. Par conséquent, tous les membres de votre famille ou les personnes partageant votre cuisine devront partager ce régime sans gluten. C’est l’option la plus sûre pour les personnes cœliaques.

Une cuisine sans gluten – le pour et le contre

Ce choix de vie sans gluten présente autant de nombreux avantages :

§  Vous ne préparez qu’un repas, tout le monde mange pareil.

§  Organisation très simple en cuisine : tout peut être utilisé par tout le monde.

§  Les courses sont simples.

§  Peu de chances de « ratés » car aucun rique d’erreurs d’utilisation des mauvais aliments ou des mauvais ustensiles de cuisine par inadvertance et donc d’ingestion de gluten par la personne intolérante.

§  Aucun risque de contamination au gluten.

§  Les produits sans gluten étant plus difficiles à trouver et les options plus limitées résultent souvent en une cuisine plus souvent faite maison, généralement meilleure à la santé. Aucune tentation de prendre des produits ultra-transformés et remplis de conservateurs. Une alimentation plus saine pour tout le monde.

Mais il faut également prendre en compte certains inconvénients :

§  Les produits sans gluten sont généralement plus chers.

§  Plus de contraintes alimentaires pour tout le monde. Certains produits devront être complètement abandonnés.

Une cuisine sans gluten – en pratique

J’évoque plus tôt dans cet article une cuisine 100% sans gluten, mais en vérité il est possible de faire le choix d’une cuisine complètement sans gluten tout en s’autorisant quelques exceptions.

C’est le choix qu’a fait ma famille. Ayant une maman diagnostiquée cœliaque il y a un peu plus de 25 ans, nous avions d’abord fait le choix de partager l’espace et de faire cohabiter les aliments sans gluten et ceux « glutenisés ». Cependant, la maladie de cœliaque ayant amené d’autres maladies, et certains résultats médicaux montrant que cette méthode ne convenait pas à maman, nous avons basculé sur du 0 gluten en 2017.

En pratique, cela signifie :

§  Nous avons remplacé casseroles et poêles (qui étaient anciennes et donc contaminées).

§  Nous avons remplacé les planches à découper qui étaient en bois et en plastique, car il est difficile de nettoyer à fond ces matériaux. Nous les avons remplacées par des planches en verre ou en métal

§  Pour la vaisselle, nous avons continué d’utiliser ceux en verre, mais avons en plus acheté de nouveaux utilisés uniquement par ma maman. Nous nous sommes débarrassés de la vaisselle en gré, car jugée poreuse. Je ne sais pas du tout si cela était justifié mais, dans le doute, c’est la décision que nous avons pris.

§  Nous avons remplacé le linge de table (nappes, serviettes, sets de table).

§  Nous avons remplacé le grille-pain, la grille et la plaque du four.

§  Le frigo est 100% sans gluten.

§  Nous n’achetons que des produits sans gluten.

Cependant, nous faisons de quelques exceptions. Par exemple, nous avons un second petit frigo (placé un temps sur le balcon puis au garage) dans lequel nous mettons quelques produits contenant du gluten ou réalisés dans des ateliers contenant du gluten. Ces produits sont généralement des aliments ou boissons pour lesquels les alternatives sans gluten ne sont pas encore satisfaisantes et qui sont des petits plaisirs de la vie : bières, olives du marché, glaces en bâtonnets. Ces aliments avec gluten ne passent jamais par la cuisine à proprement parlé, et ne sont jamais des aliments à cuisiner.

 

Partager la cuisine avec du gluten

Cette pratique consiste à faire cohabiter dans une cuisine les aliments sans gluten avec ceux en contenant, en définissant des règles strictes d’utilisation des ustensiles et des placards afin d’éviter les contaminations.

Une cuisine avec et sans gluten – le pour et le contre

Bien que cette option soit souvent jugée plus modérée, plus simple et moins exigeante car elle limite les contraintes alimentaires à la personne intolérante au gluten, elle demande beaucoup de rigueur et une constante vigilance.

En voici les points positifs :

§  Plus de liberté pour les membres du foyer non intolérants.

§  Option plus économe.

§  Moins de sentiment négatif d’« imposition » pour la personne intolérante.

A contrario, voici quelques les désavantages de cette option :

§  Risque plus élevé de contamination croisée.

§  Efficace seulement si toute la famille suit à la perfection toutes les règles.

§  Nécessite d’avoir une cuisine toujours parfaitement propre.

§  Organisation de la cuisine plus compliquée.

§  Vigilance constante.

§  Deux menus à chaque repas.

Une cuisine avec et sans gluten – en pratique

En pratique, cette façon de vivre sans gluten demande, comme vous vous en doutez, une certaine organisation. Voici quelques règles d’or qui pourront vous accompagner sur le chemin de la cuisine partagée parfaitement safe :

§  Nettoyez tout, tout de suite. Nettoyer plans de travail et ustensiles dès que vous avez fini de cuisiner pour éviter que la personne intolérante au gluten de votre foyer n’ingère du gluten par inadvertance. Quelques miettes suffisent à déclencher une très forte réaction chez les coeliaques.

§  Cuisinez d’abord le sans gluten puis les plats avec gluten. Si vous devez cuisinez les deux en même temps, couvrez les casseroles ou poêles contenant les plats sans gluten pour éviter que des éclaboussures pleines de gluten ne tombent dedans.

§  Préférez des ustensiles de cuisine faciles à nettoyer et en matériaux parfaitement « lisses » comme le verre et le métal. Le bois et le plastique s’abîment, de petites entailles peuvent voir le jour, dans lesquelles le gluten viendra se glisser et sera dur à retirer.

§  Préférez des sets de tables individuels à des nappes, à moins de pouvoir changer celle-ci à chaque repas. Nous sommes français avant tout, et le pain est littéralement notre pain quotidien. Et le pain laisse beaucoup de miettes.

§  À table, ne placez pas le pain à côté de la personne intolérante au gluten.

§  Dédiez un placard « spécial » aux produits sans gluten dans votre cuisine.

§  Dans votre frigo, dédiez une étagère aux produits sans gluten pour éviter tout risque de confusion, particulièrement pour les restes de repas que vous remettez au frais.

§  Pour tous les aliments « à tremper » ou à utilisations multiples qui s’étalent avec un couteau (beurre, moutarde, mayonnaise, confiture, pâte à tartiner, fromages, etc.), achetez-en un avec et un sans gluten, ou prenez l’habitude de sortir un couteau qui ne sera utilisé QUE pour prendre de l’aliment et le déposer sur votre assiette. A chacun ensuite d’utiliser son propre couteau pour l’étaler sur son pain.

  

Cuisine zéro gluten ou cohabitation : que choisir finalement ?

Au risque de vous décevoir, il ne semble pas y avoir de parfaite réponse à cette question. Le choix vous appartient et devrait avant tout être en accord avec votre mode de vie.

Le plus important est d’être cohérent, que les règles concernant le gluten dans la cuisine soient claires pour les membres de votre foyer et surtout que chacun s’engage, de manière volontaire et individuelle, à les respecter à la lettre. Pour les cœliaques, il en va de leur santé.

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